La forêt d'Andasibe : un véritable lieu d'exception !

Situé à 140 kilomètres à l’Est de la capitale malgache, soit environ trois heures de route d’Antananarivo, le Parc National d’Andasibe-Mantadia est un joyau naturel qui comble les attentes de tout amoureux de la nature ou amateurs de randonnée.

Ce lieu exceptionnel s’étend sur 155 kilomètres carrés, dans la région d’Alaotra-Mangoro, dans la province de Tamatave. Il est notamment formé par la réserve spéciale d’Analamazoatra (anciennement connue sous le nom de “réserve du Périnet”), qui couvre 810 hectares, et le parc national Mantadia (qui s’étend sur 15 500 hectares).

Constituée, d’une part, de 80% de forêts dites « primaires » (sous-entendu « vierges » ou encore « originelles », c’est-à dire qu’il n’y a aucune trace visible (voire très peu) d’activité ou d’influence humaine, que ce soir passée ou présente) et, d’autre part, de 13% de forêts secondaires, cette aire protégée est un véritable sanctuaire de vie. Elle héberge en effet une biodiversité exceptionnelle ! Des espèces endémiques (c’est-à-dire qui n’existent que dans ce milieu), rares, se côtoient, à savoir des lémuriens, des oiseaux, des caméléons, des amphibiens de couleurs, des serpents et insectes variés.

Il est toutefois primordial de préserver cet écosystème unique car il est non seulement menacé par la déforestation, due aux feux de brousse ou là a culture sur brûlis, mais aussi par le braconnage et la collecte de plantes protégées.

Quelle faune trouve-t-on dans le parc ?

On dénombre plusieurs espèces de lémuriens à Andasibe, dont le plus connu est l’Indri-Indri. Il est le plus grand lémurien vivant du monde et on le reconnaît à son pelage noir et blanc mais aussi à son allure de peluche vivante ! Il se nourrit principalement de feuilles, de graines et de fruits et son cri matinal, bien particulier, peut parfois faire penser à des chants de baleines.

Par ailleurs, d’autres familles de lémuriens y vivent également comme le :

• Propithèque à diadème(ou sifaka) : Sa grande taille lui permet de rivaliser avec l’Indri Indri. Il mesure entre 94 et 105 cm et pèse entre 6 et 8.5 kg. Ce qui le distingue, c’est sa gorge de couleur blanche et sa couronne noire, qui va de la nuque jusqu’au bas du dos.
• Aye-aye, unique avec son doigt long et fin pour attraper les insectes, mais qui est malheureusement une espèce très menacée aujourd’hui.
• Microcèbe roux, connu pour être l’un des plus petits primates au monde car il peut tenir dans la paume d’une main.
• Lémur coronatus, spécifique du nord de Madagascar.
• Lémur fauve, le Lémur à crinière, le Tchitrec malgache et bien d’autres.

Outre les lémuriens, 108 espèces d’oiseaux y ont également été répertorié, et dont de nombreuses sont endémiques. Le Parc National d’Andasibe abrite également des Reptiles (51 espèces), des amphibiens (84 espèces) et plus de 350 espèces de macro-insectes.

Et au niveau de la flore ?

Du fait de son climat humide et chaud, la forêt luxuriante tropicale laisse place à des fougères arborescentes géantes mais aussi à des petits lacs et une belle piscine naturelle, alimentée par une cascade d’eau.

Quelles sont les plantes médicinales spécifiques à Andasibe?

Avant tout, il faut savoir que Madagascar est une véritable pharmacopée à ciel ouvert. Les connaissances des plantes médicinales traditionnelles se sont transmises de génération en génération. Pour ne citer que quelques unes, spécifiques de la région d’Andasibe, vous trouverez :

• Le fameux Ravintsara, encore appelé Laurier de Chine ou Camphrier, qui a d’ailleurs été très utilisé pendant le Covid. La plante possède en effet une action antivirale exceptionnelle ainsi qu’une action anti-inflammatoire et antibactérienne.
• L’Aloe Vera. Elle a de nombreuses vertus et soigne les gastrites et les ulcères.. Grâce à ses propriétés hydratantes et nourrissantes, elle est aussi un soin reconnu pour la peau, les cheveux ou encore le cuir chevelu.
• Des Orchidées dont les propriétés médicinales ne sont plus à prouver. Elles possèdent en effet des vertus sédatives et aident à la digestion et à lutter contre les spasmes.
• Des Goyaviers de Chine, riches en vitamine C et dont les propriétés antioxydantes sont bénéfiques pour la digestion.
• Les feuilles d’Eucalyptus, aux propriétés antiseptiques et expectorantes, que l’on peut infuser (ou prendre sous forme d’huile essentielle) pour soulager les problèmes respiratoires.
• Les pousses de Bambous, riches en silice et, donc, indispensables pour le renforcement des os et des articulations.

Y a-t-il d’autres aires protégées dans la région ?

En un peu plus de 20 ans, quelques hôtels, lodges-restaurants et réserves naturelles privées ont émergé dans la périphérie du parc, ce qui a permis la création d’une centaine d’emplois et l’amélioration du niveau de vie des populations locales.

Parmi les réserves naturelles privées qui ont vu le jour à Andasibe, il y a la :

• Réserve Privée du Vakôna Forest Lodge qui abrite une flore composée d’eucalyptus et de forêt sprimaires. Elle est notamment connue pour son mini-parc aux lémuriens, composé de plusieurs ilôts que l’on peut atteindre en quelques minutes par canoë. Vous pourrez facilement approcher et admirer différentes espèces). Mais plus encore, la réserve privée possède un lac aux crocodiles ainsi qu’une belle volière, un petit musée informel, plusieurs plantes endémiques et diverses espèces de reptiles et de batraciens.
• Réserve de Mitsinjo, située à proximité du village d’Andasibe, est réputée pour la diversité et la quantité de ses grenouilles (plus d’une centaine d’espèces) et des caméléons aux couleurs vives.
• Réserve V.O.I.M.M.A : bien que de petite taille, on peut facilement y passer une journée entière à visiter et profiter des 0.4 km2 de forêt pluvoiale primaire. Elle participe aussi à plusieurs projets comme la construction de robinets d’eau ou le soutien d’un petit hôpital local afin d’intégrer au mieux l’écotourisme à la vie des villageois d’Andasibe.

Bref, vous l’auriez compris, cet endroit d’exception est un véritable trésor de biodiversité et un cadre idyllique pour se ressourcer pleinement.

Alors, vous laisseriez-vous tenter par l’un de nos circuits «Vagabondage à l’Est» qui y fait escale, le temps d’une nuit ?

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Rédigé par Valérie ANDRÉAS pour Mad Caméléon