Une légende malgache dit que l’odeur de la mer colle à la peau des Vezo comme les écailles à celles d’un poisson. En effet, ce lien profond et hors du commun que ces marins de la mer ont avec l’océan coule dans leur veine depuis des générations. Il était donc tout naturel pour eux que leur activité quotidienne soit tournée vers la mer. Dans cette communauté qui fascine encore aujourd’hui, la connaissance de l’océan ainsi que ses pièges et ses dangers s’acquièrent de père en fils. De plus, l’enseignement de la manipulation des filets et des lignes, les techniques de plongée en apnée, la fabrication des pirogues ou encore l’art de la navigation se font dès le plus jeune âge.
Le quotidien des Vezo
Ce peuple semi-nomade vit avant tout d’une pêche de subsistance pour se nourrir et pour nourrir la grande famille Vezo, composée des pêcheurs et des autres familles du village. En incontestable travail d’équipe, chaque prise est vécue et célébrée comme une véritable victoire, étant soulagés d’avoir eu une belle pêche. En effet, il arrive fréquemment que les pêcheurs reviennent bredouilles, avec des pirogues vides, surtout lorsque l’eau est trouble en cas de temps trop mauvais.
En l’espace de 20 ans, leur possibilité de sortie en mer a été divisée par 3, c’est-à-dire qu’autrefois, sur un mois, ils sortaient 20 jours en mer contre seulement une semaine aujourd’hui.
Pour cette population qui vit en relation étroite avec leur environnement, le moindre changement climatique a un réel impact sur leur vie. Ces gitans marins n’ont alors rien à manger et se contentent, lorsque c’est possible, de restants de réserves en stock ramenés du marché comme du riz, des haricots ou encore des patates douces. Cependant, malgré la rudesse et la précarité de leur quotidien, ces derniers ne baissent pas les bras et continuent d’avancer.
Une pêche de subsistance et les alternatives
Ces communautés côtières, très souvent isolées, dépendent fortement de la pêche pour leur survie quotidienne. Or la côte est littéralement pilléee par la venue de petits pêcheurs et de pêcheurs industriels de l’extérieur. Par ailleurs, l’effet du changement climatique, la surpêche due à la croissance démographique ainsi qu’une demande locale et mondiale de plus en plus pressante accentuent encore plus leur vulnérabilité sociale et économique.
Grandement impactés au niveau de leur technique de pêche mais également au niveau de leur vie quotidienne et de celles des générations futures, certains se voient obligés d’arrêter la pêche et de se reconvertir, parfois en activité de construction et entretien de pirogues, dans le transport en pirogue des produits de la mer et de diverses marchandises (comme les patates douces, etc), ou encore dans la vente ou échange des produits de la pêche.
Aussi, pour pallier ces défis de taille, des sources de revenus alternatives à la pêche ont été introduites afin de permettre, non seulement, de renforcer la résilience des Vezo mais aussi de restaurer les pêcheries locales et faciliter leur participation active à la gestion durable de leurs ressources naturelles.
Ainsi, afin de s’assurer un avenir durable, le peuple Vezo, particulièrement dans la communauté de Belo-sur-Mer, sur la côte nord-ouest de Madagascar, se lance de plus en plus dans la culture d’algues ou de concombres de mer, très souvent pour le compte d’acheteurs et de collectionneurs étrangers qui les utilisent ensuite dans l’industrie alimentaire et cosmétique. Cette nouvelle activité économique leur assure alors un revenu régulier.
Le mariage Vezo
Dans cette communauté du Sud-Ouest de Madagascar, le mariage est un événement significatif, célébré avec des rituels traditionnels dont voici quelques aspects clés :
Les croyances religieuses et les légendes
L’avenir du peuple vezo
Madagascar est l’un des pays les plus touchés par les changements climatiques et l’île est régulièrement frappée par des tempêtes et des cyclones. Face aux problématiques de ce siècle, à savoir entre autres le changement climatique et la surpêche, les ressources marines qui nourrit les populations avoisinantes tendent à se faire de plus en plus rare. On constate d’ailleurs d’ores et déjà une dégradation des coraux et du Grand Récif de Tuléar, dont le récif barrière fait 18 km de long.
Par ailleurs, avec la sècheresse et le manque de précipitations qui frappent le Sud de Madagascar depuis environ 6 ans, il devient de plus en plus difficile pour les villageois et la communauté Vezo de vivre. En effet, il peut ne pas tomber une seule goutte d’eau en un an.
De ce fait, l’épuisement des ressources et l’espoir d’une vie plus agréable dans les grandes villes les pousse parfois à quitter leurs zones traditionnelles de pêche et à chercher fortune de plus en plus loin ou à travailler dans des projets d’aquaculture villageoise. Ainsi, face aux conséquences de la globalisation, ce semi-nomadisme est de moins en moins pratiqué, voire plus du tout.
Bien plus que des pêcheurs, les Vezo sont nos gardiens des mers qui essaient encore au 21e siècle de préserver leurs traditions tout en s’adaptant aux défis modernes actuels. Leur force et particularité est que, malgré le très peu qu’ils ont, ces derniers n’hésitent pas à le partager tout en gardant beaucoup de solidarité entre eux.
Enfin, leur mode de vie unique et leur respect profond pour l’océan méritent d’être célébrés et partagés avec le monde.
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Rédigé par Valérie Andréas pour Mad Caméléon
*Photographie adaptée sous Licence CC-by-sa par https://www.flickr.com/photos/rod_waddington/
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